«En aidant, même modestement, le projet de restauration de l'église, vous participez à la vie du village et à la sauvegarde du Patrimoine.»
J.Bernard, PrésidentRépertoriée comme église remarquable du Trièves dans la publication « Patrimoine en Isère » (1999), elle montre des éléments d’architecture typique des églises romanes de la région tout en ayant connu des agrandissements et des transformations au fil des siècles.
Un document d’archive datant de 1211 atteste la construction au cours du 13e siècle de 4 travées voûtées en berceaux brisés, clairement distinguées par les arcs doubleaux qui supportent les voûtes dont la base est soulignée par un cordon mouluré. Les 3 travées réalisées au cours d’une première campagne de construction sont ornées d’arcades, aveugles à l’origine. Le portail d’entrée en plein cintre date probablement du 13e siècle.
Dans le prolongement de la nef, le chœur couvert d’une voûte sur croisée d’ogives s’édifie au 14e siècle. Les 17e et 18e siècles ont vu s’élever plusieurs constructions : celles du clocher, des chapelles nord et sud et d’un porche destiné au baptême des enfants.
Au 19e siècle, autour des années 1840, l’église s’agrandit de l’actuelle sacristie, les baies sont remaniées, les toitures renouvelées par la pose d’ardoises d’Angers en remplacement du chaume restant. De 1865 à 1869, le clocher est reconstruit en totalité, en 1899 la façade principale est surélevée tandis qu’à l’intérieur de riches décors en peintures ornent les voûtes
Le 20e siècle connaît des travaux de réfection du clocher, de la toiture et des enduits extérieurs étanches. La restauration intérieure de l’église s’opère en 1980 avec en particulier une reprise des décors du chœur dans une nouvelle teinte bleue
De 2006 à 2011, les abords de l’église sont remaniés par la mise en place d’un réseau de drainage des eaux pluviales, accompagnée du remplacement du sol perméable par un revêtement béton
Fermée depuis 2021 pour cause de péril
L'Église de Gresse-en-Vercors
ne peut plus accueillir de public
«Les différents facteurs aggravants rendent aujourd’hui les maçonneries, support des voûtes, et leurs appuis, les fondations, fragiles voir défaillantes.»
C.A., ArchitectesUn diagnostic sanitaire de l’église a été commandé par la municipalité de Gresse-en-Vercors et réalisé par un cabinet d’architectes spécialisé dans le patrimoine. Le bilan fait apparaître de multiples dégradations et altérations à la fois dans les maçonneries, la toiture et la charpente, les mobiliers intérieurs.
Une humidité importante a été détectée dans les maçonneries, les sols et les couvertures. Des fissures et un écartement des murs gouttereaux nord et sud fragilisent la stabilité des voûtes maçonnées. Dans le mur pignon ouest, une fissure importante part de la corniche en gênoise et descend jusqu’au niveau du sol. Le contrefort sud-ouest tend à se désolidariser du mur pignon.
Des pièces de charpente montrent des fractures ou un début de pourrissement alors que celle-ci porte une couverture en ardoises dans un état de vétusté généralisée.
Au regard de ces nombreuses pathologies, la fermeture de l’église au public s’est avérée nécessaire au nom de la sécurité. En même temps la municipalité a pris les premières mesures d’urgence à titre provisoire: mise hors d’eau de l’édifice, consolidation de la charpente, pose d’étais intérieurs. Une observation suivie de l’évolution de la grande fissure s’opère avec des mesures régulières et enregistrées
«Nous proposons donc une intervention découpée en cinq phases, à préciser lors des études de projet, pour permettre d’intervenir rapidement sur les urgences et de répartir le montant des travaux suivant les capacités de la maitrise d’ouvrage.»
C.A., Architectes
L'ensemble de ces travaux s'étalera sur une durée qui pourra dépasser 5 ans.
Ils visent à rétablir la solidité du bâti mais aussi de lui restituer sa beauté extérieure.
Dans une première étape de la Tranche 1, le montant des travaux s’élève à 130 000 € et l’objectif de collecte des fonds participatifs est de 46 000 € HT, 55 000 TTC
L’édifice a déjà accueilli à plusieurs reprises des concerts et chorales servis par une acoustique exceptionnelle à la satisfaction de tous leurs auditeurs.
Il s’agit maintenant de donner un avenir à cette église, bien patrimonial propriété de tous, en le destinant plus largement à être un lieu de rencontre et de dialogue. Ouvert à un usage culturel diversifié dans le respect de sa vocation cultuelle originelle, il fera entrer la vie dans l’édifice en de multiples occasions.
Déplacement du mur Sud en mm.
Le bois de la charpente est en grande partie à remplacer, ce qui signifie refaire la couverture du toit.
Nombre de fissures observées, nécessitant une consolidation.
Surface des enduits cimentés à purger.
Il y a de nombreuses façons d'aider à sauver l'église